Transcription intégrale du chapitre 2 de Journey to Foundation

Enregistrement vidéo de nos choix au chapitre 2

Note de l’éditeur : les dialogues ont d’abord été transcrits automatiquement à partir de l’enregistrement vidéo ci-dessus, puis nous avons tout relu, indiqué le nom des personnages qui parlaient, corrigé les fautes et ajouté des passages de description pour pouvoir suivre l’histoire. Nous avons aussi ajouté quelques commentaires entre crochets et quelques titres. Pour se repérer dans les noms des planètes et la série des chapitres, nous vous invitons à consulter notre schéma en 3d de correspondance entre les chapitres et les planètes.

Cinématique d’introduction

Tygra III

Secteur anacréonien : périphérie

Distance de la matrice : 1.374 parsec

Une planète avec des couleurs bleu et rouge apparaît. Une navette spatiale s’approche de la planète.

Début du chapitre

A l’arrière d’une petite navette, Ward et Erinyé préparent leur mission. 

 Erinyé : Alors, Agent Ward, que pensez-vous qu’on devrait faire de ces déserteurs une fois qu’on les aura retrouvés ? On les ramène se faire juger devant un tribunal ou on les élimine ?

 Ward : Personne n’abandonne son poste sur un coup de tête. Ils méritent une chance de se défendre en cours martial.

 Erinyé : Je pensais que votre travail était d’éliminer les traîtres, non ? Ils ont prêté serment envers la Vice-reine, envers leur unité, envers nous tous !

 Pilote : On s’approche de la Z-A Un !

 Erinyé : Vous débarquerez en premier. Enfoncez-vous dans les tranchées et dirigez-vous vers les dernières coordonnées connues de leur navette. Nous surprendrons les traîtres. Pardon, les déserteurs.

 Ward : Dites-m’en plus sur Tygra-3.

 Erinyé : Que puis-je dire ? C’est une grande planète inhabitée et couverte de tempêtes géomagnétiques. Même le Corps impérial de Reconnaissance n’en veut pas.

 Ward : Je n’en ai jamais subi. Elles sont si imposantes que ça ?

 Erinyé : Ces tempêtes sont le résultat des vents solaires qui dérèglent le champ magnétique d’une planète. Tygra-3 est réputée pour ses tempêtes et pour ses aurores magnifiques. C’est dommage que les courants magnétiques surchargent n’importe quel réseau électrique. Toucher un simple générateur pourrait vous envoyer une décharge de 500 ampères. C’est de loin la pire planète du Secteur anacréonien.

 Ward : J’ignorais que le Corps impérial de Reconnaissance était venu jusqu’ici.

 Erinyé : C’était il y a longtemps. Ils pensaient que s’ils parvenaient à dompter les tempêtes de Tygra-3, elles pourraient devenir une bonne source d’énergie pour Trantor ou une autre planète du noyau galactique [Trantor est la capitale de l’Empire, NDE]. De toute évidence, ça n’a pas fonctionné. C’est de loin la pire planète du secteur anacréonien [Tygra-3 n’apparaît pas chez Asimov, mais le secteur anacréonien est bien une région de la galaxie d’Asimov où se trouvent plusieurs planètes du Cycle de Fondation].

 Ward : Vous avez rencontré Astoria Durand. Que pensez-vous d’elle ?

 Erinyé : En effet, je l’ai rencontrée. Elle a une volonté d’indépendance de la taille du Corridor Rouge. Elle détestait avoir une équipe de sécurité personnelle.

 Ward : Hmm, je ne m’attendais pas à ça.

 Erinyé : Vous connaissez la chute libre-orbitale ? C’est son loisir préféré. Une erreur et vous finissez en bouillie. Astoria n’est pas différente des autres scions des Grandes Maisons [scion signifie jeune pousse NDE] : elle est naïve et trop gâtée. Elle s’en rend peut-être compte, mais ça ne change rien.

 Ward : Vous faisiez partie de la garde d’Astoria ?

 Erinyé : Non. Je disciplinais les paresseux qui ne se préoccupaient pas du personnel essentiel.

 Ward : On dirait que vous connaissez bien ces déserteurs.

 Erinyé : J’aurais préféré que ce ne soit pas le cas. J’ai formé la moitié d’entre eux quand j’étais sous-lieutenant.

 Ward : Vous ne les aimiez pas trop ?

 Erinyé : J’aurais dû me douter de leur désertion. Cela aurait économisé des heures d’entraînement à la Garde.

 Ward : Y a-t-il souvent des déserteurs ?

 Erinyé : Trop souvent. Notre problème, ce sont nos standards. Des lâches comme Cogsen et Oluwaseun n’auraient jamais dû être autorisés à rejoindre la Garde en premier lieu.

 Ward : Pourquoi ne pensez-vous pas que les déserteurs méritent un procès ?

 Erinyé : Pourquoi s’embêter à protéger ceux qui crachent sur les symboles de l’Empire ? Notre mission est d’assurer la sécurité du peuple, et ils nous en empêchent. Cela fait d’eux mes ennemis.

 Ward : Je n’ai pas de questions.

 Erinyé : On se retrouve aux coordonnées de la navette.

La conversation de Ward et Erinyé est terminée et Ward peut explorer la navette.

Alors qu’elle l’avait sous les yeux pendant plusieurs minutes, Ward ne prend pas la petite capsule posée à côté d’Erinyé et préfère sortir.

 Pilote : En attente du débarquement.

 Erinyé : C’est à vous, agent. Tirez sur la fermeture de la porte.

Ward active le levier, la porte s’ouvre et Ward arrive sur Tygra-3. La planète est très rocheuse, la vue est rapidement bloquée. Les pierres ont des rougeoiments étranges. La porte de la navette se referme et Erinyé crie depuis la porte  : « Bonne chance, agent. Pour l’Empire ! Pour l’Empire ! Retrouvez-moi à la navette des déserteurs. » Elles s’échangent un signe de main puis la navette disparaît. La planète se laisse voir. Elle est parcourue par des nuages blanchâtres. Le ciel a de beaux reflets violets et bleus. Le relief est escarpé.

Pour avancer, Ward doit se faufiler entre les pierres et escalader les pierres quand la pente est abrupte.

 Pendant l’escalade, Bo parle à Ward à l’oreille : Ce commandant Leos est vraiment pompeux. Tu veux qu’on échange nos places ? Toi, tu t’occupes de lui et moi, je vais esquiver des tempêtes sur Tigra.

 Ward : Non, merci.

Ward s’approche d’un précipice. La commande est cachée derrière une paroi qu’il faut déboulonner avec notre torche à plasma, accessible le long de notre bras gauche. La torche dégage une flamme bleutée qui permet de faire fondre les boulons. Un bouton apparaît sous la paroi, qui permet d’activer un pont au-dessus du précipice.

Une capsule audio se trouve dans une caisse à droite :

Technicien : Attention ! Le pont extensible à verrou n’est pas adapté aux conditions météorologiques extrêmes.  Des changements rapides de température ou de champ magnétique peuvent entraîner un verrouillage des bâtons de celui-ci. En cas de dysfonctionnement, veuillez, s’il vous plaît, contacter un superviseur.  Fabriqué à Vega.

Ce message ne rassure pas Ward, qui doit s’aventurer sur une étroite passerelle au-dessus du vide. Après ce passage, une roche se détache et pulvérise une partie du chemin. Ward se remet à l’escalade.

Erinyé met en garde Ward à l’oreille : Je suis sur le site de débarquement. Je me dirige vers les coordonnées cibles. Attention aux drones en patrouille. Ils doivent appartenir aux déserteurs.

Bo, à l’oreille : Les drones se déplacent rapidement donc vise leur centre de masse.

Deux petits appareils volants s’approchent rapidement de Ward. Leur comportement est aussitôt hostile et ils tirent sur Ward qui dégaine son arme et détruit les drones.

Bo : Bien joué, Ward. Tu as l’œil vif.

Ward se faufile encore entre des roches puis trouve une échelle relevée. Elle comprend qu’on peut déverrouiller la commande en tirant dessus à distance. L’échelle descend au bon niveau et Ward l’empreinte.

 Erinyé nous appelle à distance : Venez voir par ici.

 Erinyé descend d’une corde et arrive à côté d’une navette visiblement coincée dans les roches. Elle dit : Voilà donc ce qui reste de leur navette. Je ne pensais pas qu’Hoit était si mauvais pilote.

 Ward : Des gens sont probablement morts dans cet accident. Ne soyez pas si cruelle.

 Erinyé : Vous éprouvez beaucoup de sympathie pour de simples  traîtres. Mais bon, c’est votre mission. Les déserteurs ont bien dû aller quelque part. Aidez-moi à fouiller les alentours. Si on arrive à entrer dans la navette, on devrait pouvoir monter sur cette corniche. Essayez de pirater ça.

Quelques caisses sont éparpillées au sol et on a l’impression qu’une porte pour entrer dans la navette est accessible depuis le sol.

Ward trouve une capsule textuelle « Laisser le corps » : Je sais que vous ne voulez pas l’abandonner, mais on ne peut pas ouvrir la porte du cockpit. On doit la laisser ici. – Cogsen

Une autre caisse est verrouillée avec un système de fils de couleur à relier. Ward réussit assez facilement et trouve une capsule titrée « Attention ! » : En cas de collision frontale, les entrées et les sorties de la soute seront scellées pour empêcher toute dépressurisation. En cas d’urgence, utilisez le code d’accès 4361.

 Ward saisit le code sur le clavier de la navette et une porte bouge légèrement.

Erinyé : Je crois que je vois une entrée. Essayez de tirer sur le verrou.

Ward tire avec précision sur une accroche de la porte et la porte s’ouvre complètement.

Sans aucune raison, Erinyé se montre sceptique : Euh, vous pouvez vraiment pas tirer mieux que ça ?

Puis elle indique : Montez et examinez les alentours. Je vais fouiller ces caisses, peut-être qu’elles contiennent des indices.

Ward escalade la porte et se retrouve dans la navette sans dessus-dessous. Elle trouve une capsule vidéo d’Astoria ! Elle est sur la bonne voie. 

Astoria : Mère, je sais que tu es maintenant au courant de ce qui se passe. Et je voulais te dire… Non, ça me convient pas.

 Erinyé parle en même temps : Pour ouvrir cette entrée, vous devrez rétablir le courant.

 Astoria : Mère, sache que je t’aime et que je te respecte toujours profondément. Ce n’est pas à propos de toi ou de ton rôle parental. C’est plus… Ce n’est pas toi le problème. C’est l’Empire tout entier. Non, ce n’est pas possible. Je ne peux pas dire ça.

Cette capsule trouble Ward. Ward semble parler librement et sincèrement. Elle marque une distance vis-à-vis de sa mère. A-t-elle vraiment été enlevée ?

La progression dans la navette est difficile, étant donné qu’elle est renversée sur le côté.

Ward trouve une capsule textuelle nommée « Contrôle de l’approvisionnement » :

Prendre :

Médikit(s) d’urgence

Rations microalimentaires – granola, poire lyophilisée, saucisse

Noyaux énergétiques (pour générateur)

Générateur potable

Couverture(s) isolante(s) – fouiller casiers pour plus ?

Une paroi semble fragile sur le côté. Ward utilise sa torche à plasma pour l’ouvrir et trouve un levier derrière.

 Erinyé : Vous avez réussi à rétablir le générateur d’urgence, bien joué.

 Ward trouve une manière d’entrer dans le cockpit. Elle découvre un poste de pilotage renversé aussi.

 Erinyé s’impatiente : Mais qu’est-ce que vous faites là-haut, agent ?

 Ward trouve une capsule audio, qui est comme une sorte de boîte noire de l’appareil. On y entend la dernière conversation avant le crash :

 Maura : Mais qu’est-ce que… Qu’est-ce que c’était ? On perd de l’altitude. L’aile gauche est tombée à 40% de stabilité.

 Astoria : Est-ce que nous sommes loin du point de rendez-vous ?

 Maura : 20 kilomètres.

 Astoria : Mais c’est trop loin. Kal nous attend à…

 Maura : On n’a pas le choix. J’aperçois une tranchée. Je vais…

La conversation est coupée, sans doute par le crash. Ward trouve ensuite en amélioration pour son arme, qui permet de tirer plusieurs projectiles à la suite rapidement.

La scène est macabre, puisqu’il reste un corps au poste de pilotage.

Erinyé : Je ne pensais pas qu’il resterait encore assez de courant pour tout faire fonctionner. Beau travail.

Ward a réussi à monter au-dessus de la navette, sûrement par le chemin qu’ont pris les déserteurs. Le relief devient de nouveau escarpé et des cailloux glissent.

Erinyé : Je ne vais pas vous relever et vous tomber. Avancez sans moi. Je vais essayer de trouver une autre route pour les contourner.

Bo : Ward, fais-moi un rapport.

Ward : J’ai trouvé l’épave de la navette des déserts et j’entre dans leur camp. Mais… vous saviez déjà tout ça.

Bo : Je voulais juste entendre ce que tu avais à dire. Souviens-toi, ton objectif est de récupérer Astoria Durand saine et sauve. Ne baisse pas la garde. Nous n’avons aucune raison de penser qu’ils ne vont pas s’en servir comme otage si besoin est. Tu dois empêcher ça.

Ward : Compris.

Trois drônes attaquent Ward lorsqu’elle découvre une cavité plus grande. Cet endroit ressemble à un repère constitué hâtivement, rempli de caisses et d’appareils.

On entend Erinyé qui râle : T’es un raté, Cogsen. T’as toujours été un raté !

Cogsen semble répondre. Puis Erinyé l’insulte à nouveau : Tu n’es qu’un maudit traître qui a abandonné son poste.

Cogsen semble savoir qu’Erinyé n’est pas seule et dit : Montrez-vous, qui que vous soyez. Tout de suite.

Erynié : Ils n’ont pas peur de toi, Cogsen. Personne n’a peur de toi.

Cogsen demande à Erinyé de se taire.

Les autres paroles sont incompréhensibles à cause de l’écho dans les roches.

Ward trouve une capsule textuelle nommée « Quelque chose se prépare » : Forte activité aurorale. Le délai entre une éruption solaire et une tempête géomagnétique est tombé juste au-dessus de la barre des 48 heures. Il faut garder cette étoile à l’œil.

Capsule audio d’Oluwaseun :

 Hé, Cogs, je vais examiner les environs avec Nnenna, histoire de savoir où on est. Ça va lui changer un peu les idées après la mort de Maura. On revient bientôt.

Ward lit une capsule textuelle titrée « Examiner le médikit » : Salut Cog, tu devineras jamais à qui appartient la clé d’accès que j’ai trouvée. Elle devrait être sur la table. Essaie de pas la perdre cette fois, hein ? – Olu

Ward met du temps à trouver le moyen d’ouvrir le portail suivant. Il y a de nombreuses caisses dans cette caverne. Elle trouve finalement une carte à puce dans une boîte et l’insère dans le boîtier qui ouvre la porte.

La rencontre d’Astoria

Bo :  Voilà ta cible. Garde ton blaster à portée de main. Mais ne tire pas sans une bonne raison.

Cogsen : Lâchez votre arme.

Meeks : « La violence est le dernier refuge de l’incompétence. » [citation du volume Fondation, 1, NDE] Vous n’êtes pas d’accord, agent Ward ?

Ward n’a pas le temps de réfléchir. Meeks comprend son geste comme pacifique .

Meeks : Merci de nous faire confiance.

Erinyé : La Commission va vous jeter dans l’espace.

Astoria : J’en doute fort.

Il se produit une scène spectaculaire : Meeks active une commande de son costume au niveau du cou et sa tenue change.

 Erinyé s’étonne : Mais qu’est-ce que…

 Ward parle à Astoria : Vous êtes Astoria Durand. Je suis ici pour vous sauver.

 Astoria Durand : Ai-je l’air d’avoir besoin d’être sauvée ? Nous devrions discuter. Mes agents vous ont observés, Agent Ward. Vous avez découvert notre réseau sur la Matrice. Vous avez fait tout ce chemin et vous avez abattu nos drones sans aucun problème. Notre organisation aurait bien besoin de quelqu’un comme vous.

 Ward : J’ai déjà un boulot.

 Astoria : Oui, mais avez-vous un but ? Cogsen, fais sortir le commandant.

 Cogsen : Oui, madame.

 Astoria : Je vous donne ma parole qu’on ne fera aucun mal à votre collègue.

 Erinyé : C’est votre mission, Ward. Dites-moi ce que je dois faire.

 Ward : Allez-y, mais soyez prudent.

 Erinyé : Comptez là-dessus.

 Astoria : Ces grottes sont notre foyer depuis que notre navette s’est écrasée. Examinez les alentours. Nous n’avons rien à cacher.

Ward regarde autour d’elle et trouve une capsule textuelle titrée « De Kal » : On dirait que l’accident a été rude. Ne culpabilisez pas trop… ces navettes sont surnommées « cercueils volants », après tout. Tenez bon, je suis en route. Guettez l’arrivée du beau gars aux commandes d’un transporteur comporellien.

Astoria : Leos et les autres vous ont menti, Agent Ward. Je n’ai pas été kidnappée. Je me suis enfuie.  Est-ce que vous savez ce que c’est ?

Astoria sort de derrière son dos un cube noir et le présente à Ward.

Ward : Non, aucune idée.

 Astoria : Ça s’appelle un premier radiant. Celui-ci a été construit par mon grand-oncle, Yugo Amaryl. C’était un ami proche et un collègue du docteur Hari Seldon. Vous avez certainement entendu parler de lui. Il a été jugé par les gens pour qui vous travaillez.

Ward : La commission ne fait rien à la légère.

 Astoria : Dans son cas, son crime était simplement d’avoir résolu une équation. Oncle Hugo et Harry Seldon ont inventé la psychohistoire. C’est un modèle prédictif permettant de prévoir le comportement de grands groupes de personnes. Le premier radiant contient ces équations. Yugo a créé celui-ci pour servir de test. Si vous êtes assez maligne pour arriver à l’ouvrir, je vous montrerai le futur qu’ils ont prédit.

Le premier Radiant

 Ward prend le cube des mains d’Astoria. Des faisceaux lumineux apparaissent autour. Plusieurs cercles avec des couleurs entourent le cube. Il semble qu’il y ait un mécanisme pour l’ouvrir, qui consiste à aligner les différents cercles. Ward essaie d’aligner un cercle bleu et un cercle jaune, mais le radiant ne s’active pas. Manque-t-elle de précision ? Elle essaie d’autres combinaisons. Elle essaie son laser : sans effet. Un coup de désintégrateur ? Cela risque de la blesser. Au bout de quelques instants de manipulation, le radiant semble réagir. Le cercle bleu était jaune de l’autre côté et il réagit avec l’autre cercle jaune ! Les faisceaux lumineux grossissent. Astoria et Ward se retrouvent dans un autre lieu, au milieu d’un cercle éclairé, dans un environnement sombre autour.

Astoria : Beau travail. Voilà les équations qui décrivent le futur. Allez-y, touchez-les.

De nombreux signes sont apparus autour d’elles. Ward comprend qu’elle peut les faire tourner. Astoria lui explique les différents éléments.

Ward : C’est quoi cette petite section ?

Astoria : C’est ce que l’Empire peut faire pour ralentir sa chute. Il n’y a pas beaucoup d’options.

Ward : Voilà donc où tout a commencé.

Astoria : Voici le premier théorème de Seldon, qui prouve que Trantor, le siège du gouvernement et votre foyer, ne sera plus qu’un tas de cendres dans moins de deux siècles.

Ward : C’est quoi, ce long passage ?

Astoria : Là, ce sont les guerres qui auront lieu quand l’Empire chutera. Pour faire court, il y en aura un sacré paquet.

Ward : Ce passage a l’air incomplet.

Astoria : Ceci résume ce qui arrivera à la chute de l’Empire. Crise économique, exploration planétaire réduite, révoltes internes…

Ward : Attendez, qu’est-ce que c’est que tout ça ?

Astoria : Quand l’Empire chutera, la galaxie sera plongée dans 30 000 ans d’anarchie et de ruines. Voici le plan Seldon, qui vise à réduire l’âge des ténèbres à un millier d’années, et à établir un second Empire qui pourrait restaurer la paix dans la galaxie.

Ward : Assez.

 Astoria : Comme vous voulez.

 Les rayons lumineux disparaissent et les deux femmes se retrouvent sur Tygra-3.

 Astoria : Je suis prête à suivre le plan Seldon pour sauver l’humanité.

 Ward : Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?

 Astoria : Je le ressens au plus profond de moi, pas vous ? Nous sommes nés trop tard. La galaxie fait face à des problèmes bien trop importants pour être résolus.

 Ward : Est-ce qu’il est possible d’éviter la chute de l’Empire ?

 Astoria : Non.

 Ward : Qu’est-ce qui provoque la chute ?

 Astoria : Seldon a tout résumé. Vous travaillez pour la Commission. Vous devez donc avoir accès aux transcriptions. Pour faire court, la montée du bureaucratisme, le manque d’initiatives, la désapprobation de la curiosité… La mort à petit feu. Et vous ? Votre Commission a surnommé Seldon le Corbeau [cette expression apparaît dans L’Aube de Fondation, NDE]. Le considérez-vous comme un traître ou comme un prophète ?

 Ward, loyale envers l’Empire, répond : Ses prédictions sont séditieuses.

Astoria : Vous ne diriez pas ça si vous aviez grandi ici, où il est évident que l’Empire est en train de se désagréger. Un instant. Qui y a-t-il ?

Astoria met la main à l’oreille pour écouter une communication privée.

Bo profite de ce moment pour parler à Ward à l’oreille.

Bo : Ward, j’ai une nouvelle mission pour toi. Tu dois infiltrer le groupe d’Astoria. Fais-lui croire que tu veux rejoindre la Fondation. Hoche la tête si tu as compris.

Ward hoche la tête tandis qu’Astoria lui tourne le dos.

Bo : Bien. Nous pensions tous que la Fondation avait disparu. Il semblerait que nous avions eu tort.

Astoria revient : Compris. Notre pilote a été découvert.

Découverte d’un complot sur Tygra-III

 Bo, à l’oreille : Vas-y, suis-là.

 Astoria : Je, je dois y aller.

 Ward : Je viens avec vous.

 Astoria : Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Qu’est-ce que vous manigancez ?

Ward : Je peux vous aider. J’ai un don pour trouver toutes sortes de choses.

 Astoria : Vous pensez que Seldon était un escroc.

Ward : Vous êtes très persuasive.

 Astoria : Vous parlez comme un politicien. Cependant, je n’ai personne pour vous surveiller, donc…  Vous n’avez qu’à m’accompagner. Par ici.

 Astoria se met à parcourir un couloir au milieu de rochers. Elle explique : Kaldan était censé venir ici il y a plusieurs jours de ça. Mais… Enfin, vous verrez.

 Ward et Astoria découvrent un vaste paysage inattendu, avec des constructions au sol et des vaisseaux dans le ciel à perte de vue.

Astoria : Vous voyez le problème ?

 Bo, à l’oreille : Ce n’est pas qu’une poignée de vaisseaux de pillage.

 Astoria : Plusieurs vaisseaux passent par ici depuis une semaine. Deux ou trois à la fois. Regardez par vous-même.

Ward : Je ne reconnais pas ces petits vaisseaux.

 Astoria : La plupart de la flotte vient de la périphérie. Ces corvettes ont probablement été construites sur Loris.

Ward : La périphérie contient des milliers de planètes. Vous voulez dire que ces barbares peuvent venir de n’importe laquelle d’entre elles ?

Astoria : C’est bien le problème. Aucun groupe de la périphérie ne pourrait monter une telle flotte tout seul. C’est une coalition. Probablement de vingt systèmes, ou plus.

Ward : À quoi sert cette tour étrange ?

Astoria : Je n’en ai aucune idée. Je n’avais jamais vu une telle technologie jusqu’à aujourd’hui.

 Ward : C’est peut-être une technologie de camouflage qui brouille les capteurs de la matrice ?

 Astoria : C’est possible.

 Ward : Je vois un tas de ferrailleurs couverts de gravures.

 Astoria : Ces vaisseaux-là appartiennent aux Zor.

 Ward : Qui sont les Zor ?

Astoria : Les Zor ont aidé à la construction de la Matrice. C’est une nation mineure d’une planète appelée Zoranel. On dirait qu’ils sont aux commandes. Mais la Confédération de Zors est une communauté religieuse insulaire de ferrailleurs et d’artisans. Pourquoi dirigeraient-ils une armada ? Et quelle serait leur cible ? Enfin bref, c’est dans ce vaisseau qu’ils ont emprisonné Kaldan. Je dois aller le chercher.

Bo, à l’oreille : Dis-lui que tu veux y aller à sa place, maintenant.

 Astoria : Souhaitez-moi bonne chance.

 Ward : C’est moi qui devrais y aller. J’ai plus d’expérience avec ces choses-là.

 Astoria : Vous êtes plus apte que moi à ça, mais… Pourquoi risquer votre vie pour quelqu’un que vous n’avez jamais rencontré ?

 Ward : C’est notre seul moyen d’arriver à la Fondation.

 Astoria : Bien, prenez ça.

Astoria tend un petit boitier à Ward, d’une taille qui tient dans la main. Elle explique : C’est une unité de réplication qui vous permettra de vous déguiser en l’un d’entre eux. Scannez votre cible jusqu’à ce qu’elle ait collectée assez de données. Quoi que vous fassiez, Ward, n’attirez pas l’attention sur vous. Qui que soient ces gens, ils ont déployé d’énormes efforts pour cacher leurs opérations. S’ils pensent que leur plan est compromis, ils exécuteront Kaldan. Bonne chance.

Astoria s’éloigne du paysage pour montrer un passage. Elle dit : Accrochez-vous à deux mains et je lancerai la corde de rappel.

Le passage est toujours escarpé. Un gouffre s’ouvre devant les pieds de Ward. Au-dessus, une sorte de poulie futuriste fait descendre une corde. Ward s’y accroche.

 Astoria : Faites attention à vous, Ward. Je compte vraiment sur vous.

Ward arrive rapidement au niveau du sol. Elle reconnaît la tour de brouillage qu’elle a aperçu d’en haut. Elle aperçoit rapidement d’autres individus. Elle s’accroupit et se déplace lentement pour ne pas être repérée. A gauche d’elle se trouve une grande porte fermée, gardée par un homme et une femme. A droite, il y a une personne seule. S’approcher de la personne seule qui tourne le dos apparaît rapidement comme la meilleure idée pour s’infiltrer et changer de tenue.

Le relief reste escarpé et Ward doit escalader des roches pour éviter un autre gouffre.

Astoria, à l’oreille : Scannez ce technicien barbare, et l’unité de réplication de votre nano-tenue s’occupera du reste. Contentez-vous de rester cachée.

Technicienne barbare, parlant seule : J’ai rien à faire ici, bon sang.

Elle prend une autre voix, pour citer un ordre : « Mais les poignées sont trop endommagées… »

Elle reprend de sa voix : Et c’est la faute à qui ? Les NK-90 auraient peut-être besoin de moins de réparations si tu les avais mieux attachées ! Plus que quelques jours. Plus que quelques jours à tenir et on sera enfin libres. On s’en ira de ce rocher oublié des Six. Maudit soit ces Haliens qui nous méprisent. Et les Smyrniens aussi, je… je les déteste. Tu as rejoint notre alliance. Arrête de faire comme si t’étais meilleure que nous. Tu serais pas ici sans nous. Pas la Confédération, nous. C’est toi qui as eu le cran de planifier une telle attaque ? Bien sûr que non. Alors, un peu de respect, bon sang.

 Pendant que la technicienne se parlait à elle-même, Ward en a profité pour scanner sa tenue. Elle a désormais l’apparence d’une technicienne barbare. Elle s’approche des gardes à la porte, à découvert donc.

L’homme fait un étrange geste de main et dit : Tassuto, Zoruko.

Ce qui se traduit par Salutations, adelphe ardent.

Ward reproduit le geste et répond : Tassuto.

Sentinelle : Vous avez fait vite. Vous avez trouvé quelque chose de récupérable ?

 Ward : Aucune trace de ces impériaux ou de leur navette.

 Sentinelle : Dommage. On aurait bien eu besoin d’un autre vaisseau. Entrez. On devrait pouvoir s’en aller quand on se sera occupé de ce prisonnier. Faites votre rapport à Basa, il a besoin d’un autre technicien.

 Le futur appartient aux Zor Ardents !

 Astoria, à l’oreille : Les Zor Ardents ? Qui sont-ils ?

 Le lourd portail s’ouvre et les locaux nous laissent passer.

Astoria : Kaldan se trouve de l’autre côté de cette falaise. Cherchez une grotte.

Ward s’approche d’une entrée dont l’accès est bloqué par un homme, Basa, évoqué à l’instant par la sentinelle.

 Basa : Cette zone est interdite aux techniciens. Si vous cherchez quelque chose à faire, allez vous occuper de cette zélote là-bas. Elle met en danger notre plan.

 Ward : De qui parlez-vous exactement ?

 Basa : Savat. Celle qui se tient là à prier au lieu de faire son travail. Cette ancienne tour est censée nous dire qu’en frapper. Et Savat est la seule à savoir s’en servir. Mais elle est en pleine crise de foi ou je ne sais quoi. Sortez-la de sa transe. Et je vous laisserai apporter la bonne nouvelle à la maréchale en personne.

 Ward : C’est un autel ?

 Basa : Ouais, ouais, je lui ai dit que c’était une erreur d’amener ça avec elle. La plupart d’entre nous ont tourné le dos à la foi. Mais ses deux pères sont des théogènes du temple.

Ward : Ça va ? Vous aviez l’air un peu triste en parlant des pères de Savate. Elle… Elle me rappelle ma mère. Elle serait vraiment furieuse si elle savait que j’ai rejoint les Ardents.

Ward : Cette chose n’a pas l’air cassée.

Basa : Les tempêtes de ce caillou interfèrent avec le signal. On doit réaligner le capteur. Mais Savat est la seule à savoir comment faire. Bonne chance. Je pense que vous auriez une meilleure chance de trouver de la ferraille dans une supernova.

Basa ajoute, alors que Ward s’approche de Savat : Elle va tous nous faire tuer.

Savat tourne le dos à Ward et elle fait face à une statuette posée sur une caisse. Elle parle tout en faisant des gestes mystérieux :

 Pardonnez-nous, cynique. Car nous ne possédons pas votre prudence.

 Pardonnez-nous, médiateur. Car nous ne possédons pas votre discernement.

 Pardonnez-nous, navigateur. Car nous nous sommes égarés.

 Pardonnez-nous, érudit. Car nous ne possédons pas votre sagesse.

 Pardonnez-nous, chanteuse. Car nous manquons d’indulgence.

 Pardonnez-nous, travailleuse. Car nous avons abandonné notre tâche.

Savat finit par remarquer notre présence : Oh, quoi encore ?

Ward : Excusez-moi de vous interrompre, mais j’ai cru comprendre que c’est vous qui êtes en charge de… de la tour ?

Savat : Quelle technicienne ! Vous savez même pas comment s’appelle cet appareil. Arrêtez de me faire perdre mon temps, gamine. C’est blasphématoire d’utiliser ce précieux artefact d’une telle façon. Les Six nous ont appris que toute vie est précieuse, même les vies impériales.

Bo, à l’oreille : Elle ne va pas changer d’avis, Ward. Tu dois utiliser ta mentalique pour influencer ses émotions, plus précisément pour les calmer. Elle doit être très émue pour que ça fonctionne. Trouve une faiblesse à exploiter.

Ward va donc dans le sens de Savat : Il est tout à fait normal d’éprouver du doute la veille d’une grande bataille.

Savat : « Ce n’est pas du doute. Je ressens ça depuis que Grilk a proposé ce plan pour la première fois, mais… »

Ward : Mais quoi ?

 Savat : Grilk m’a parrainée. Et m’a donné une place parmi les Ardents. Je ne veux pas le décevoir. [Ward rencontrera Grilk et les Ardents dans le chapitre 5]

Bo : Très bien, Ward. Utilise ta mentalique sur elle.

Ward utilise son pouvoir mental pour forcer Savat à faire son travail.

Savat : Vous avez raison. Je suis venue jusqu’ici, après tout. Il est temps d’en finir avec ma tâche. Aidez-moi à remettre le détecteur en ordre. Tenez. Insérez le noyau énergétique dans son emplacement.

Savat nous donne un épais cylindre avec une poignée, qu’il faut insérer dans une turbine.

Savat : Parfait. Maintenant, montez là haut et utilisez la console… »

Ward se place vers le commande de la tour, à un point de vue où l’on voit Savat et la tour en arrière-plan.

Savat semble contente : Écoutez-moi ce moteur ronronner. Bien, pour qu’on ait un signal correct, vous devez tourner le détecteur pendant que je règle la fréquence. Utilisez cette console là-bas. Les tempêtes brouillent les signaux toutes les quelques secondes. Donc faites vite. Si nous perdons le signal, on devra tout recommencer. Compris ? J’ai trouvé la fréquence. Commencez l’ajustement.

A l’aide de deux molettes, Ward règle l’orientation de la tour vers un point lumineux dans le ciel. Une molette règle la tour sur un plan horizontal et l’autre sur le plan vertical. La tour s’aligne peu à peu.

Savat : Et voilà. Beau travail, gamine. Le compte à rebours est relancé. Que les Six nous pardonnent.

Ward continue la conversation : Je ne savais pas que certains ardents étaient encore fidèles aux Six.

Savat : Vous vous attendiez à quoi ? Les Six favorisent l’harmonie et les compromis. La violence n’est pas un compromis.

Ward : Et pourtant, vous êtes encore ici.

Savat : Je refuse de choisir entre mes croyances et me cacher la tête dans le sable. Les Six se contredisaient en permanence. Je peux moi aussi les contredire.

Ward : Basa m’a parlé d’un impérial retenu prisonnier. Qu’est-ce que vous savez là-dessus ?

Savat : Aucune idée. Ce sont les affaires de la maréchale, pas les miennes.

Ward : Comment est-elle, la maréchale ?

Savat : Ne cherchez pas des noises à Rusera, gamine. Ce n’est pas pour rien si Grilk l’a mise à la tête de la flotte.

Ward : Je sais pourquoi j’ai rejoint les ardents. Et vous ?

Savat : J’en ai assez des impériaux. Leur langage, leur hypocrisie, les idiots qu’ils envoient présider sur des systèmes dont ils ne connaissent rien. Zoranel est déjà en assez mauvaise posture comme ça. Nous n’avons pas besoin qu’ils profitent de notre générosité.

Ward : Quand vous parlez de générosité, vous voulez dire ?

Savat : La station Reventlov. J’ai le sang qui bout rien que d’y penser. [Ward ira sur Reventlov au chapitre 4]

Ward : Merci pour votre aide.

Savat : Allez prévenir Basa. Dès que la maréchale sera prête, nous pourrons continuer comme prévu.

Ward s’éloigne des commande de la tour et explore les environs. Elle remarque une petite maquette de la tour. Elle retourne voir Basa.

Basa, nous apercevant de loin : Beau travail ! Eh ben, je ne pensais pas que vous arriveriez à la convaincre. Sans vouloir vous vexer. C’est agréable de voir le DPE fonctionner.

 Toujours Basa, lorsque nous arrivons à côté de lui : Beau travail ! Je savais que je pouvais compter sur vous.

Ward : Ces gravures sont… époustouflantes. C’est vous qui les avez faites ?

Basa : Merci. J’en ai fait une pour ma mère vu qu’elle tient une boutique de gravures sur la station Reventlov. Honnêtement, c’est juste de quoi m’occuper. [Ce passage prépare notre visite de Reventlov au chapitre 4]

Ward : C’est dur d’être loin de son foyer. Elle vous manque ?

Basa : Tout le temps. C’est pour elle que je suis venu ici.

 Ward : Parlez-moi de la maréchale.

 Basa : La maréchale Rusera ? N’essayez même pas d’éternuer sans son autorisation. Savat est frustrante, mais la maréchale est terrifiante. C’est elle qui a créé la flotte.

 Ward : Alors, pourquoi êtes-vous venu ici ?

 Basa : J’en avais assez de rester ici à ne rien faire. Grilk est le seul Zor qui essaie d’arranger les choses ! Nous n’obtiendrons rien en passant notre temps à parler.

Ward : Vous avez dit que votre mère tenait une boutique de gravures. C’est elle qui vous a appris cet art ?

Basa : Oui, effectivement. Mais je ne suis pas aussi doué qu’elle. Elle est meilleure que tous les théogènes du Temple. Enfin, selon moi.

 Ward Quoi ?

Basa : Allez faire part de la bonne nouvelle à la maréchale Rusera. Considérez ça comme une chance d’observer un prisonnier impérial pendant quelques minutes. Mais ne dites pas à la maréchale que c’est moi qui vous envoie. Bon, tout le personnel est présent. Les foreuses sont prêtes à l’expédition. On doit commencer à ranger les clôtures.

Ward arrive dans un autre espace, où l’on voit plus le ciel. A droite se trouve une maquette lumineuse, à gauche, se trouve une porte et au centre une cabine translucide, vers laquelle est penché.

Ward entend la conversation entre le prisonnier et sa gardienne.

Rusera : Allons droit au but, impérial. Donnez-moi les codes de décryptage et je n’aurai pas besoin d’avoir recours à la violence.

 Soledad, prisonnier : La violence ? Vous ne connaissez que ça, barbare !

 Astoria, à l’oreille : Attendez ! Ce n’est pas Kaldan !

Soledad : La vice-reine Nyria ne m’abandonnera pas. Je l’ai déjà rencontrée. Elle a probablement envoyé une légion de soldats me sauver.

 Astoria, à l’oreille : Voici Soledad, l’un des ingénieurs d’hyperespace de la Matrice.

Rusera : L’Empire ne sait pas que nous sommes ici. La seule chose qu’il vous reste à faire est de coopérer.

 Astoria : Ward, nous devons trouver un moyen de lui sauver la vie.

 Rusera voit Ward et lui fait un signe de main : Technicienne, si vous désobéissez à mon ordre direct de ne pas me déranger, c’est que vous devez avoir un rapport à me faire.

Ward : Je suis à la recherche d’un marchand prisonnier.

Rusera : Vous êtes une technicienne. Pourquoi est-ce que ce prisonnier vous intéresse ?

 Ward : Savat voulait que je lui parle.

 Rusera : Ça veut sans doute dire qu’elle a fini de réparer le détecteur de particules énergétiques. Bien. Nous allons pouvoir attaquer la Matrice.

Ward regarde la cabine du prisonnier et demande : Qui est-ce ?

 Rusera : Un ingénieur impérial qu’on a capturé il y a une semaine. Il connaît les codes de décryptage des moteurs supraluminiques de la Matrice.

Ward :  Nous n’avons pas été présentés.

Rusera : Je suis la maréchale Rusera. Grilk m’a mis à la tête de cette opération.

Ward : Où puis-je trouver le marchand ?

 Rusera : Il se trouve dans l’autre vaisseau. Appuyez sur le bouton de cette console, technicienne.

Rusera retourne voir le prisonnier : S’ils sont prêts à attaquer, ça signifie que votre heure est arrivée, impériale. Donnez-moi les codes décryptage ou mourrez.

Rusera pointe une arme vers le visage du prisonnier

Bo, à l’oreille : Ward, tu ne peux pas laisser le prisonnier révéler des informations classifiées. Cela mettrait des millions de vies en danger.

Soledad : Pitié ! Attendez !

 Bo : Utilise ta mentalique pour forcer la barbare à tirer.

Soledad : Ne tirez pas ! J’ai une famille !

Astoria : Vous ne pouvez pas le laisser mourir, Ward !

 Rusera : Je ne veux pas vous tuer, impérial. Mais je n’hésiterai pas.

 Bo : Vite, Ward. Utilise ta mentalique.

 Ward a compris le problème et elle se trouve face à un choix difficile, auquel il faut en plus répondre de manière rapide. Finalement, elle décide de ne pas forcer Rusera, pour garder en vie Soledad. Elle pense qu’il est possible d’empêcher la mise en danger des vies impériales plus tard, mais que l’urgence est de sauver cet homme.

Soledad : D’accord. Je vais coopérer. Vous n’avez pas besoin de codes décryptage. Il n’y a que deux autres ingénieurs sur la Matrice qui ont des connaissances en théorie hyperspatiale d’Olanjen.

 Rusera : Donc, si on les élimine, il ne restera plus personne capable d’effectuer un saut à bord de la Matrice. Ça simplifie grandement les choses. Surveillez le prisonnier, je dois prévenir Grilk.

Bo : Tu me déçois, Ward. Tu aurais dû le tuer. À la place, tu as préféré condamner des centaines de citoyens impériaux innocents.

Ward explore les environs, notamment une maquette lumineuse de la matrice égide. Elle trouve une capsule vidéo de Grilk qui annonce : À toute la flotte, coupez les moteurs de vos vaisseaux et maintenez vos positions jusqu’à nouvel ordre. Ce n’est pas le moment de frapper. Ne laissez pas nos signatures thermiques nous démasquer.

Ward va parler avec Soledad. Sous le choc, ce dernier n’a rien à nous dire à part : Qu’est-ce que j’ai fait ?

Ward trouve une capsule textuelle titrée « Ce plan est-il fiable ?Maréchale, mon peuple en a assez d’attendre. Les Loriens et les Santanni sont d’accord. Nous voulons abattre ces chiens impériaux. »

En passant le portail, Ward reçoit un appel vidéo d’Astoria : Ward, changement de programme. Je viens vers vous. Votre priorité est de trouver Kaldan.

Ward trouve une capsule textuelle nommée « Contrôle de l’inventaire » : NK – caisse x 3 (à BIEN sécuriser – vous vous souvenez de la dernière fois ?)

Munitions –  caisse x 1 (ne PAS gâcher)

Noyaux énergétiques – demi-caisse (vérifier la charge)

Ward s’approche d’un garde qui a un masque orange. Le garde manipule une sorte de marteau-piqueur.

Astoria demande dans l’oreille : « Des foreuses minières ? Qu’est-ce qu’une flotte d’attaque peut faire avec des foreuses minières ? »

Ward ne peut s’empêcher de penser que ces foreuses ressemblent tout aussi bien à des armes. Un peu plus loin, elle trouve un autre garde avec un gros fusil, puis des armoires pleines d’armes.

Ensuite une capsule textuelle nommée « La fortune de la cinquième soeur par Jagadish Bhaffacharya » : La vicomtesse siwennienne s’approche de moi, son souffle moite sur ma peau. « Oh, quelle perle rare » me murmure-t-elle à l’oreille. « Je suis ravie de voir un bastion de civisme dans ces provinces. »

La rencontre de Kaldan Morrow

Ward entre dans le vaisseau où se trouve Kaldan. Elle entend des brides de conversations :

 « En effet. Mais comme je vous l’ai déjà dit, ça… »

 « Yes. Je suis marchand, après tout. »

 Tazeyo le garde de Kaldan, dit : Ne vous approchez pas trop de lui. Il est aussi énervant que le Cynique. Fiche le camp, Zoruko. Ne lui donne pas d’autres raisons de discuter. »

Tazeyo semble nerveux, il parle à Ward alors qu’elle visite le vaisseau : « Vous êtes là pour nous observer ? Vous avez rien à faire ici. Vous l’avez assez regardé. Maintenant, reculez. C’est pas un zoo, ici. »

Ward sent qu’elle peut utiliser son pouvoir mentalique contre le garde pour le forcer à partir. Elle le force.

Tazeyo semble en effet énervé contre Kaldan et dit : Ça vous arrive parfois d’arrêter de parler. Vous, surveillez le prisonnier. J’en ai assez de l’entendre radoter.

Kaldan réagit : Ça tombe bien. Vous commencez à m’ennuyer.

Puis il nous dit : Pas vous, lui. L’autre Zor.

Un dialogue avec Kaldan commence :

Kaldan : Très bien, la nouvelle garde. Qu’est-ce que vous en dites ? Vous me laissez partir d’ici ?

 Ward : Non, je ne pense pas.

Kaldan : Allez. J’ai toujours la même offre pour vous.

Ward : Ah oui ? Quelle offre ?

Kaldan : De l’alcool, des médicaments. Par le vide, si vous avez besoin de clés à molette en plus, je peux vous en trouver !

Ward : Je pense que vous pouvez mieux faire.

Kaldan : Ouais, ouais. Tout ce que vous voulez. À condition que je sorte de cette cellule, bien sûr.

Ward décide de se révéler et dit : Je vais voir ce que je peux faire.

Puis l’apparence de ses mains et de tout son corps se modifie.

Kaldan s’écrit : Par le vide ? Qu’est-ce que… J’avais jamais vu quelque chose comme ça auparavant. Laissez-moi deviner. Vous êtes là pour m’aider. Pas besoin. J’ai ce gars dans ma poche, vous savez. Deux secondes de plus et il m’aurait laissé partir. Au fait, je m’appelle Kaldan, Kaldan Morrow. Marchand d’excellence à votre service. Et vous êtes ?

Ward : Je m’appelle Ward. Nous devons partir d’ici. Astoria est déjà en chemin.

 Kaldan : C’est Astoria qui vous envoie ? Vu votre attirail, je ne l’aurais jamais deviné. J’ai une mauvaise nouvelle, chef. Mon vaisseau est bousillé. Complètement kaput.

Ward : Qu’est-il arrivé à votre vaisseau ?

Kaldan : Eh bien, j’étais sur le point d’atterrir quand, boum ! Un missile antiaérien a touché mon aile gauche. Vous n’êtes pas pilote par hasard ?

Modeste, Ward répond : Ce n’est pas vraiment mon domaine.

Kaldan : D’accord, d’accord. Disons que ce n’est pas facile de naviguer par vent violent avec la moitié des moteurs. J’ai réussi à abattre quelques-uns de ces imbéciles avant qu’ils m’attrapent, mais enfin voilà, quoi. Vous avez d’autres questions inutiles à me poser ou on peut continuer ?

Ward : Qu’est-ce que vous savez des zor ?

 Kaldan : Les Zor ? Par le vide, pas grand-chose. J’ai travaillé avec eux deux ou trois fois, mais c’est tout. Ce qui est sûr, c’est qu’ils adorent leurs machines. Mais ils sont un peu trop pieux à mon goût.

Ward : Leurs machines ? Qu’est-ce que vous voulez dire ?

Kaldan : Ce sont des charognards. Enfin, des charognards de technologie. Ils sont doués avec une hyperclé, la plupart d’entre eux.

Ward insiste pour parler des Zors : Ils ne m’ont pas semblé très pieux, pourtant.

Kaldan : Ah ouais ? Ils ne parlent que de religion, pourtant. Ça m’étonne que vous ne les ayez pas entendus en parler. Ça ne va pas tarder. Rencontrez assez de ors et vous vous en rendrez compte très vite.

Ward : Vous croyez en la Fondation ?

Kal : Qui parle de croyance ? Ce n’est pas une religion. Elle existe bel et bien, si c’est ça que vous voulez dire.

Si vous me demandez si je suis là pour suivre les objectifs idéalistes d’Astoria, non.

Ward : Pourquoi suivre une cause en laquelle vous ne croyez pas ?

Kaldan : Astoria paye en crédit, comme tout le monde. Et puis, je lui ai promis mon aide. Et je ne reviendrai pas sur cette promesse.

Ward : Ça suffit, assez de questions.

Kaldan : Hé, vous avez demandé ? J’adorerais vous aider, mais je suis un peu coincé, là. Aidez-moi et je peux pirater ce petit bijou en deux temps trois mouvements. Vous voyez ce pavé numérique ?

Ward remarque un clavier avec des chiffres sur le côté de la cellule de Kaldan.

Kaldan : Je les ai vus entrer le code quand ils m’ont jeté là-dedans. Appuyez sur le bouton central quatre fois. La sécurité n’est vraiment pas leur priorité. »

Ward tape donc le code 0000.

Kaldan : Par la nébuleuse, je commençais à avoir des fourmis dans les jambes. Bon, je vais m’occuper des systèmes. Ça ne doit pas être si difficile que ça. Ward, occupez-vous d’alimenter le vaisseau. Il devrait y avoir un levier dans la baie de chargement. Tirez-le, et les moteurs devraient s’allumer. Mais à mon avis, dès que les moteurs commenceront à charger, nous serons immédiatement démasqués. Faites attention aux ennemis qui vont débarquer.

Ward traverse le vaisseau et sort par la porte opposée à celle par laquelle elle était entrée. Elle découvre un endroit idéal pour un guet-apens, avec plusieurs cavités dans la roche et des caisses pour se cacher. Elle se prépare à se battre. Elle découvre justement un module pour son arme. Elle a à présent trois modes de tir, un avec un viseur, un qui envoie une rafale et un revolver standard.

Elle trouve une capsule audio de Basa : Salut, Maman. Je sais, je sais, j’aurais jamais dû partir sans prévenir. Et tu t’es fait du mouron pour moi.

Basa soupire puis continue : Mais je ne peux pas rester assis à regarder l’Empire aggraver ta situation de jour en jour. Pas avec des ordures comme Farcourt qui font monter les prix de la nourriture et qui nous proposent des salaires toujours plus dérisoires pour le même travail.

Après ce moment de colère, Basa se reprend : Je suis désolé. Ah, j’espère que t’aimes bien ton nouveau ciseau. Tu l’as déjà utilisé ou pas encore ? Tonomiko. Zomi. (Ce qui est traduit dans les sous-titres par « Je t’aime, tu me manques ») [cette capsule contient plusieurs anticipations sur le chapitre 4, avec Farcourt et la rencontre de la mère de Basa sur la station Reventlov]

Ward est prête à présent et enclenche le levier pour charger les moteurs du vaisseau de Kaldan.

Kaldan : Par l’espace ! Tout va bien !

Astoria, à l’oreille : C’était vous, Ward ? Merci d’avoir fait diversion. Je suis en route.

L’attaque commence dans une cavité du centre. Ward teste le tir avec viseur. Le pistolet chauffe, mais les tirs sont puissants. Des ennemis apparaissent de tous les côtés.

Kaldan : Les moteurs sont à 25% là.

Les ennemis crient : Verrouillez la cible.

Ils continuent à apparaître et tirer sur Ward. Ward en élimine plusieurs. Elle remarque qu’ils ont tous un casque orange et une combinaison verte. Ce sont sans doute des Zor.

Kaldan : On en est à la moitié, Ward. Vous vous débrouillez très bien.

Les échanges de tir continuent avec intensité. Des bruits de moteur augmentent. Certains ennemis ont l’air plus résistants, ils ont une autre combinaison. Ward élimine le dernier ennemi.

Kaldan : Les moteurs sont chauds. On est prêts à partir, Ward.

Ward remarque que la porte du vaisseau est de nouveau ouverte et s’y précipite.

Changement de cap en conclusion

Dans le vaisseau de Kaldan, Astoria accourt aussi et dit : Ward, Kaldan, contente de vous voir en vie !

Kaldan : Directeur, c’est bon de vous voir. Elle est prête à partir pour Terminus [planète où se trouve la Fondation, NDE], mais nous devons y aller dès maintenant.

Astoria : À ce sujet, il y a eu un changement de programme. Retournons à la Matrice.

Kaldan : Quoi ?

Astoria : Nous devons avertir ma mère de cette attaque avant qu’il ne soit trop tard. Réfléchissez-y. Si elle ordonne à la Matrice un saut hors du système, ça pourrait sauver beaucoup de vies.

Ward : C’est à propos de la vice-reine, hein ? Vous voulez protéger votre mère.

Astoria : Pardon ? Ce n’est pas… Je ne… Ma mère peut prendre soin d’elle-même. Si tous les sas de la station venaient à tomber en panne au même moment et que tout l’intérieur de la Matrice se faisait expulser dans l’espace, elle trouverait quand même un moyen de survivre. Ne pensez pas que mes plans d’aller à la Fondation ont changé. Je refuse simplement d’assister à ça sans rien faire.

Ward : Un instant. Et les autres ? Nous n’avons pas le temps de les attendre.

Astoria :  Ne vous en faites pas pour les autres. Meeks va s’en charger. Elle les amènera jusqu’à Terminus en toute sécurité.

Kaldan : Tout le monde est d’accord ? En route vers la Matrice.

Après le décollage de la navette, Ward a accès à l’Encyclopedia Galactica. De nouvelles entrées sont apparues, notamment une note de terrain sur le chapitre qu’elle vient de réussir (à retrouver sur la page des résumés des chapitres : https://narratio-in-videolusis.com/resume-de-tous-les-chapitres-de-journey-to-foundation/).

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